La nouvelle loi vise à assurer une meilleure transparence dans le fonctionnement des copropriétés et à rendre possible une attitude plus pragmatique pour la résolution de problèmes se posant dans la vie quotidienne des copropriétés.
Le Sénat a donné son aval le 6 mai 2010 à la proposition de loi sur la  copropriété après y avoir apporté certaines modifications. 
 
 Amendements apportés par le Sénat
 
 L’amendement le plus significatif est d’ordre linguistique : désormais,  tout copropriétaire peut recevoir une traduction des documents relatifs  à la copropriété s’ils sont rédigés dans une autre langue que celle de  la région linguistique dans laquelle se trouve la copropriété et ce, aux  frais de l’association des copropriétaires. 
 
 Le projet de loi initial préconisait que les statuts devaient être  modifiés et mis en conformité dans les cinq ans suivant la publication  de la loi au Moniteur belge. Cela aurait nécessité pour chaque  copropriété la passation d’un acte authentique. Afin de ne pas obliger  les copropriétés à modifier leurs statuts et règlements, il est entendu  que les clauses desdits documents seront considérées comme  automatiquement remplacées. Le syndic devra quant à lui établir une  version coordonnée de l’acte de base, adaptée aux nouvelles dispositions  de la loi.
 
 D’autres amendements entraîneront également une économie appréciable.  Il est notamment prévu qu’aucun acte authentique ne sera exigé lorsque  l’assemblée générale modifie les conditions de résiliation du contrat  avec le syndic ou lorsqu’elle modifie les obligations imposées au  syndic. Ce n’est que lorsque des modifications importantes sont  apportées à l’acte de base (comme la création d’associations partielles)  qu’un acte authentique devra être établi et transcrit au registre de la  conservation des hypothèques. 
 
 Transparence et efficacité
 
 La nouvelle loi vise à moderniser et à assurer une meilleure  transparence dans le fonctionnement des copropriétés. L'objectif est de  mettre en place une meilleure circulation de l'information, notamment  par la tenue d'une comptabilité uniforme et l'établissement obligatoire  d'un budget et d'un rapport d'évaluation des contrats de fournitures  régulières. 
 
 Il s’agit également d’assurer une gestion plus transparente de la  copropriété en désignant un vérificateur des comptes, en créant un  conseil de copropriété et en instituant de nouvelles règles concernant  la mission du syndic et l'organisation d'une assemblée générale.
 
 Est modernisée la législation sur les copropriétés, entre autres, en  introduisant la possibilité de constituer des sous-indivisions pour  trancher les questions qui ne concernent qu’une partie de la  copropriété. Les statuts peuvent prévoir la constitution d’une  association secondaire des copropriétaires concernés. Cette nouvelle  institution juridique rendra le fonctionnement d’une copropriété  complexe plus efficace puisque seuls les copropriétaires concernés  seront impliqués dans le processus décisionnel. 
 
 Les modifications légales visent également à renforcer l'implication  des copropriétaires, notamment par le biais du nouveau régime des  procurations.
 
 Enfin, la nouvelle loi s’est également inquiétée des nouveaux  acquéreurs afin qu’ils disposent d’une information complète lors de  l’achat d’un bien en copropriété. Ils recevront désormais les  informations liées à la copropriété au moment du compromis de vente, et  non plus à la signature de l’acte. 
 
 Les modifications actuelles permettront de mettre un terme à de  nombreuses controverses doctrinales et jurisprudentielles découlant de  l’ancienne loi du 30 juin 1994.
 
 Toutefois, certains problèmes ne sont pour autant pas résolus : l’accès  à la profession de syndic ou encore le statut de créancier privilégié  de la copropriété lorsqu’un copropriétaire est défaillant n’ont pas été  réglementés. 
 
 La nouvelle loi ne sera publiée au Moniteur belge qu’au plus tôt début  juin, avec une entrée en vigueur prévue pour le mois de septembre.
